Le Petit by Strougatski Arkadi et Boris

Le Petit by Strougatski Arkadi et Boris

Auteur:Strougatski,Arkadi et Boris [Strougatski,Arkadi et Boris]
La langue: fra
Format: epub
Tags: non lu, Science Fiction
Éditeur: Alexandriz
Publié: 1971-08-18T09:02:04+00:00


CHAPITRE VI

LES NON-HUMAINS ET LES QUESTIONS

Nous travaillâmes toute la nuit. Un diagnosteur improvisé muni d’un indicateur d’émotions fut installé dans le mess des officiers. Ensemble avec Wanderkhouzé nous l’avions monté littéralement à partir de rien. Ce petit appareil était peu puissant, chétif, avec une sensibilité écœurante, toutefois il mesurait à peu près certains paramètres physiologiques. Quant à l’indicateur, il ne possédait que trois positions de base les émotions négatives fortement prononcées (voyant rouge), les émotions positives fortement prononcées (voyant vert) et le reste de la gamme émotionnelle (voyant blanc). Mais que pouvions-nous faire ? Dans notre section médicale se trouvait un magnifique diagnosteur stationnaire, seulement nous comprenions parfaitement que le Petit n’accepterait jamais de se coucher, sans rime ni raison, dans un sarcophage blanc mat au lourd couvercle hermétique. Bref, nous terminâmes tant bien que mal vers neuf heures, et c’est là que le problème de garde au poste DMA se dressa devant nous dans toute sa grandeur.

Wanderkhouzé, en tant que commandant de l’astronef, responsable de la sécurité, de l’inviolabilité etc, refusa catégoriquement d’annuler la garde. Maïka qui avait passé au poste la seconde moitié de la nuit se berçait, naturellement, de l’espoir qu’elle serait sûrement, plus que quiconque, présente durant la visite officielle. Cependant, elle fut amèrement déçue. Il se révéla que seul Wanderkhouzé pouvait travailler en professionnel avec le diagnosteur. Il se révéla aussi que moi seul pouvais surveiller le bon état de marche du diagnosteur qui risquait à chaque instant de perdre son réglage. Et, pour la fin, Komov, guidé par je ne sais quelles hautes considérations xénopsychologiques, jugeait indésirable la présence d’une femme lors du premier entretien avec le Petit. Sans un mot, Maïka, pâle de rage, regagna son poste. Wanderkhouzé qui gardait tout son sang-froid ne manqua pas de suivre son départ avec le capteur du diagnosteur. Ainsi les personnes intéressées furent-elles en mesure de constater que l’indicateur des émotions marchait : le voyant rouge brûla jusqu’à ce que Maïka disparût dans le couloir. Au demeurant, du poste DMA, on pouvait entendre ce qui se disait dans le mess grâce à l’intercom muni d’un amplificateur.

À neuf heures quinze, heure de bord, Komov se plaça au centre du mess et regarda alentour. Tout était prêt. Le diagnosteur, mis au point et branché, fonctionnait, des plats de friandises ornaient la table, l’éclairage s’adaptait à la lumière du jour locale. Komov répéta brièvement les instructions concernant le comportement à suivre lors du contact, fit marcher les enregistreurs et nous invita à nous asseoir. Nous commençâmes à attendre.

Il arriva à neuf heures quarante, heure de bord.

Il s’arrêta sur le seuil, sa main gauche agrippée au chambranle, sa jambe droite repliée. Il resta ainsi probablement une minute entière à nous examiner à tour de rôle à travers les ouvertures de son masque mortuaire. Le silence était tel que j’entendais sa respiration – mesurée, puissante, libre, semblable au fonctionnement d’un mécanisme bien réglé. De très près, fortement éclairé, il produisait une impression encore plus étrange. Tout en lui était étrange sa



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.